Formation et emploi |Le Gouvernement lance un plan pour réduire les tensions de recrutement

Depuis des décennies, la France connaît un problème structurel de chômage de longue durée. Parallèlement, la reprise économique s’accompagne de tensions de recrutement dans de nombreux secteurs, souvent déjà en manque de main d’œuvre avant la crise sanitaire.
Pour mettre un terme à ce paradoxe, et poursuivre la mobilisation inédite engagée depuis 2018 pour la formation des salariés et des demandeurs d’emploi, le "Plan de réduction des tensions de recrutement" présenté par le Gouvernement entend se saisir de la dynamique de la reprise économique actuelle au bénéfice de tous, avec une attention spécifique portée aux demandeurs d’emploi de longue durée.

Ce plan ambitieux de 1,4 milliard d’euros s’inscrit dans la continuité du plan d’investissement dans les compétences de près de 15 milliards d’euros.
Il a d’abord pour ambition de répondre aux besoins immédiats des entreprises, en orientant les demandeurs d’emploi et les salariés vers les métiers les plus demandés. Il vise également à faciliter les transitions professionnelles des salariés, pour leur permettre de monter en compétences, et de se réorienter vers les métiers porteurs. Ce plan porte, enfin, une attention spécifique aux demandeurs d’emploi de longue durée, en privilégiant les mises en situation en entreprise, qui ont démontré leur efficacité.

La formation des salariés et des demandeurs d’emploi est déterminante pour répondre non seulement aux besoins de court terme mais aussi – pour accompagner les grandes transitions en cours qui feront notre économie de demain, c’est-à-dire les métiers de la transition écologique, du numérique, de l’industrie et des services. Pour cela :
 600 millions € seront investis pour former 350 000 salariés supplémentaires et leur permettre d’adapter leurs compétences aux besoins des entreprises, face aux mutations économiques et technologiques ;
 560 millions € seront mobilisés pour amplifier la formation des demandeurs d’emploi vers les métiers en tension, avec une attention particulière pour les demandeurs d’emploi de longue durée.
Objectif : former 1,4 million de demandeurs d’emploi en 2022
 240 millions € seront mobilisés pour encourager les entreprises à former des demandeurs d’emploi de longue durée.

Par ailleurs, les secteurs avec des difficultés de recrutement devront agir pour renforcer leur attractivité notamment quand ils ont des minimas conventionnels inférieurs au Smic. Les secteurs concernés avant la fin de l’année pour faire le point sur les avancées.

Les actions qui seront mises en œuvre

Renforcer la montée en compétences et les reconversions des salariés avec :

  • l’abondement de l’aide à la formation du Fonds national de l’emploi (FNE-Formation), qui a bénéficié à plus de 85 000 salariés en 2021, pour permettre de financer des formations plus qualitatives et plus longues permettant au salarié de développer et mettre à jour ses compétences. 50 000 formations « longues » de 400 heures en moyenne pour des parcours de reconversion ou de transition et 300000 formations « courtes » de 40 heures en moyenne, pour des parcours de développement des compétences répondant aux enjeux immédiats de reprise particulièrement ciblés pour les TPE–PME seront ainsi proposées.
  • la simplification de la validation des acquis de l’expérience (VAE) pour faciliter la mobilité des actifs ;
  • la simplification du dispositif « transitions collectives  » pour favoriser les reconversions professionnelles. L’objectif est de le rendre plus accessible aux petites et moyennes entreprises et de créer un réseau local de délégués à l’accompagnement des reconversions professionnelles pour faciliter la vie des entreprises et renforcer l’action des 86 plateformes territoriales d’appui aux transitions professionnelles.

Amplifier l’effort de formation des demandeurs d’emploi pour répondre aux besoins des entreprises avec :

  • l’augmentation du nombre de formations associées à une promesse d’embauche, sous la forme d’une formation préalable au recrutement (AFPR) ou de la Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POE I). Ces formations seront renforcées et leur accès sera simplifié pour l’employeur.
  • l’amplification des Pactes régionaux d’investissement dans les compétences pour répondre aux besoins de recrutement dans les métiers en tension et pour co-construire des actions de formation sur mesure.

Déployer un plan spécifique et massif pour les demandeurs d’emploi de longue durée avec :

  • la remobilisation des demandeurs d’emploi de longue durée grâce à un diagnostic personnalisé et un plan d’actions qui prend en compte l’ensemble des difficultés de la personne : sociale, de santé, professionnelles. Pôle emploi s’engage à recontacter tous les demandeurs d’emploi de longue durée d’ici fin 2021 et les orienter vers les nouvelles mesures du plan.

    Par ailleurs, Pôle emploi lancera un challenge national pour faire remonter les bonnes pratiques du terrain qui permettent de ramener vers l’emploi les demandeurs d’emploi de longue durée. Elles seront soutenues financièrement pour leur permettre de se développer.

  • une aide de 8 000€ sera attribuée à tout employeur qui recrute un demandeur d’emploi de longue durée en contrat de professionnalisation.

Consulter le dossier de presse pour prendre connaissance de toutes les mesures du plan pour réduire les tensions de recrutement.

Consulter l’instruction N°DGEFP/2021/217 du 25 octobre 2021 relative à la mobilisation nationale en faveur de la réduction des tensions de recrutement.

Suite au lancement du plan en lien avec Jean Castex, Élisabeth Borne s’est rendue à l’agence Pôle emploi de Vitry-sur-Seine pour échanger sur ce plan d’actions avec des demandeurs d’emploi de longue durée, des entreprises et des conseillers de Pôle emploi.