Discours de Muriel Pénicaud, ministre du Travail à l’occasion des Journée des initiatives territoriales pour l’emploi

Jeudi 27 juin 2019 à Aubervilliers

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Commissaire,
Monsieur le Délégué Général,
Madame la Préfète,
Mesdames et Messieurs.

Je suis ravie d’être là de nouveau, comme chaque année, pour la JITE de l’année parce que c’est le nom consacré maintenant.
Je crois que c’est bien parti ce matin, beaucoup d’échanges, beaucoup de témoignages, beaucoup d’intérêt pour les sujets des uns et des autres. Et je voudrais partager avec vous quelques convictions qui animent tous vos travaux, toutes vos expériences, tout ce que vous partagez aujourd’hui.

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D’abord je crois que cette édition qui est sous le double signe de l’inclusion et de la compétence est au cœur des sujets de société actuels. On l’a vu dans l’actualité, on l’a vu dans votre expérience depuis longtemps, on a une croissance, c’est pas pour autant qu’elle est inclusive automatiquement. On a créé 470 000 emplois nets dans notre pays depuis deux ans, 93 000 au 1er trimestre. Mais c’est pas parce qu’on a de la croissance et ce n’est même pas simplement parce qu’on crée de l’emploi qu’on tend forcément la main aux plus vulnérables de nos concitoyens.

Sans vos efforts à tous, on ne peut pas réussir une politique d’inclusion qui permette à chacun d’avoir une chance parfois, on dit une deuxième chance souvent, je salue ceux de l’École de la deuxième chance, mais la deuxième chance c’est souvent une première chance en vrai. Et parfois, il en faut une troisième. Je pense que c’est essentiel dans notre pacte républicain qu’on se dise qu’il n’y a pas de fatalité, qu’on peut avoir eu des difficultés au départ, des difficultés sociales, des difficultés territoriales, des difficultés de santé, des accidents de la vie et c’est pas fichu pour la vie, qu’on peut avoir un espoir de s’en sortir, de se développer grâce à la solidarité collective, grâce au tremplin, grâce à toutes les situations intermédiaires de formation ou d’insertion par l’économie qui, et autres, qui peuvent exister pour permettre de réussir.

Et puis pas de fatalité aussi d’un point de vue collectif. Ma conviction et c’était le titre du rapport de Jean-Marc BORELLO qu’il m’avait remis il y a un an, c’est que « Nul n’est inemployable ». Mais je sais que c’est votre conviction, sinon vous ne seriez pas là et vous ne feriez pas les métiers que vous faites tous les jours dans l’insertion, dans la formation, dans les entreprises, vous ne seriez pas en train de débattre de ça si vous ne pensiez pas que oui, alors c’est plus difficile dans certains cas, mais d’abord dans l’humain on ne sait jamais, il faut toujours investir dans l’humain, et il y a des situations qui paraissaient impossible et puis finalement le chemin de la confiance en soi, de l’espoir, de la chance de prouver ce qu’on a à faire peut être repris.

Parce que ma conviction qui est liée c’est que dans notre pays, il y a beaucoup de vies empêchées et je dirais il y a beaucoup de talents cachés. Je vais prendre juste un exemple les quartiers prioritaires de la ville. À diplôme égal, à expérience égale, les habitants des quartiers prioritaires de la ville ont deux fois moins et demi de chance d’être embauchés. Ils ne sont pas moins compétents, ils ne sont pas moins capables, ils ne sont pas non plus moins désireux d’apporter leur pierre à l’édifice. Et donc on voit bien qu’il y a dans un certain nombre de cas des vies empêchées.

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C’est pareil on pourrait dire dans tous les domaines. Quand je vois qu’il y a encore 500 000 personnes en situation de handicap qui sont à Pôle Emploi. 500 000, on n’est pas bon en France. On est toujours à 3,3% des effectifs dans les entreprises. L’obligation de 6%, on en est encore très loin et ça progresse mais très lentement. Il y a des pays qui font mieux que nous sans obligation. Là aussi ce sont pour moi des pertes de capital de compétences pour les entreprises et ce sont des vies empêchées et ce sont beaucoup de talents cachés.

Et puis il y a le sujet de comment on peut y arriver. Les dispositifs publics sont importants. C’est pour ça qu’on a investi de façon inédite dans notre pays 15 milliards d’euros dans le Plan d’investissement dans les compétences que pilote Jean-Marie MARX et son équipe. Pourquoi ? Pour permettre à 1 million de jeunes qui sont sans emploi et souvent sans qualification ou en ayant des sujets de savoir-être et 1 million de demandeurs d’emploi souvent de longue durée d’avoir une chance par la formation au sens large d’accéder à l’emploi.

Mais c’est aussi pour ça que grâce au Plan d’investissement dans les compétences et au budget de mon ministère, on a mis la priorité sur l’insertion. L’accord que j’ai passé avec Sophie CLUZEL et l’Union Nationale des Entreprises Adaptées, UNAPEI et l’APF en juillet de l’année dernière va permettre de passer en 4 ans de 40 à 80 000 places dans les entreprises adaptées en faisant évoluer le modèle économique. Nous sommes en pleine discussion et j’aurai dans quelques jours le rapport de Thibaut GUILLUY, le Président du Conseil National de l’Inclusion sur l’insertion par l’économique que ça soit les entreprises d’insertion, que ça soit les ateliers, que ça soit les associations intermédiaires, on a besoin de tous ces tremplins parce que tout le monde ne peut pas immédiatement réussir à entrer dans une entreprise.

Mais je crois que notre travail collectif c’est de faire ces marches d’escalier, de faire ces tremplins qui permettent d’y arriver. C’est d’ailleurs pour ça que dans la loi Avenir Professionnel on a créé le CDD Tremplin. Alors on a aussi, on est en train de développer des places dans les Écoles de la deuxième chance, dans l’EPIDE, je ne vais pas citer tous les dispositifs, mais moi je crois profondément qu’on a besoin de ce dispositif d’insertion, d’inclusion, c’est notre responsabilité à tous de les faire encore plus efficaces, d’avoir encore plus de retours, encore plus d’impact parce que c’est la vie de nos concitoyens qui est en jeu.

Je crois qu’on a absolument besoin de développer toutes ces expériences et évidemment, j’y reviendrai, de s’inspirer des meilleures pratiques pour les essaimer le plus vite possible. Alors dans le plan d’investissement compétences, vous avez vu qu’on a d’ailleurs un volet important sur l’innovation sociale. Je crois qu’un des rôles de l’État c’est de financer de la R&D social parce que les premières innovations c’est des prises de risque et ensuite on peut changer l’échelle, après il faut animer les bonnes pratiques et elles se répandent. Au début ce sont des paris et pour ça, il me paraît important de pouvoir le faire, c’est ce qu’on fait dans les appels à projets 100% inclusion ou réfugié pour donner deux exemples.

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Alors cette approche elle s’inscrit dans une démarche générale d’évolution du marché du travail. La première étape en 2017 ça a été les ordonnances travail, ça a l’air d’être loin de votre sujet mais en fait pas tant que ça parce qu’un des effets, un des résultats des ordonnances travail c’est qu’il y a eu un raz-de-marée psychologique dans les TPE/PME qui sont celles qui recrutent le plus et qui depuis cette date disent «  On n’a plus peur d’embaucher ».

La deuxième réforme, la loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel est encore plus directement liée au sujet qui nous intéresse aujourd’hui. Le droit à la formation, le Compte personnel de formation qui va arriver pour tous les actifs, 26 millions d’actifs en novembre, chacun aura son application et un conseiller s’il ne sait pas naviguer directement dedans pour avoir ses droits à la formation, 500 euros par an, en récupérant le passé, 800 euros pour les non qualifiés et pourra choisir des formations qui lui permettent oui ne pas être dépendant simplement dans l’entreprise même si les entreprises bien sûr ont un rôle et doivent garder leur rôle en matière de responsabilité de faire évoluer les compétences de leurs salariés.

Dans cette même loi, le développement de l’apprentissage est une clé et évidemment tout s’emboîte c’est pour ça que dans le PIC, on finance aussi la prépa-apprentissage pour ceux des jeunes qui ont plus des problèmes de savoir-être ou de savoirs de base ou pour ceux qui ne sont pas sûrs de leur orientation et qui ont besoin là aussi d’un tremplin pour pouvoir être acceptés en apprentissage. Mais la bonne nouvelle c’est que, je vais dire, le corps économique et social répond, qu’il y avait une aspiration latente, + 7,7% d’apprentis l’année dernière, on est sur une dynamique de plus de 10% depuis le début de l’année.

Mais encore une fois il faut permettre aux jeunes ruraux, aux jeunes des quartiers prioritaires, aux jeunes NEET, aux jeunes qui n’ont pas de qualification d’accéder aussi à l’apprentissage et je crois que c’est notre travail commun. C’est notre travail commun, c’est celui aussi des missions locales, de Cap Emploi, de Pôle Emploi, de tout le monde de s’y mettre. Et puis dans cette même loi, il y a l’accès des personnes en situation de handicap à l’emploi, je ne vais pas rentrer dans les détails techniques de la réforme mais ça va ouvrir 100 000 postes de plus en gros dans les entreprises.

Et ça c’est très important aussi parce que c’est une des grandes fractures, je dirais, d’égalité ou des grandes inégalités, de chance dans notre pays, c’est qu’on rajoute au handicap, un handicap administratif souvent et un handicap d’accès à l’emploi. Et enfin dans cette deuxième grande réforme, dans cette deuxième grande loi que j’ai eu l’honneur de porter avec le soutien, je peux vous dire, très fort du Parlement, c’est l’égalité des femmes et des hommes en matière de salaire et de carrière.

Le fait de créer une obligation de résultat, un index qui mesure et puis la capacité de le rendre transparent donc d’en faire un sujet réputationnel et de contrôler de sanctions s’il le faut. On est en train d’avancer fortement là-dessus, ça bouge déjà beaucoup depuis les premières publications de l’index et c’est en rapport avec nos sujets puisque «  Qui sont ceux qui ont les emplois les plus précaires, les moins qualifiés avec le temps partiel subi, avec une précarité plus grande ? » Ce sont en grande majorité des femmes et des femmes qui elles aussi donc je dirais galèrent pour accéder à un marché du travail plus construit, plus durable où elles peuvent évoluer.

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Alors pour la troisième réforme de l’assurance-chômage qui est d’actualité elle a, c’est une réforme qui a trois aspects la responsabilisation des employeurs sur le recours excessif à la précarité puisque évidemment 9 embauches sur 10 aujourd’hui c’est des contrats courts, et même extra-courts puisque 7 fois sur 10 c’est des contrats d’un mois ou moins et 1 fois sur 3, un contrat d’un jour ou moins. Comment on peut bâtir son avenir, comment on peut avoir un logement ? C’est pour ça aussi qu’il y a tant de travailleurs pauvres qui n’ont même pas de logement.

Comment on peut bâtir sa vie, avoir un logement, avoir une vie de famille, avoir une vie personnelle lorsqu’on n’a même pas l’horizon de la semaine ou du mois devant soi ? Et donc tous ces sujets dans la précarité il faut faire du préventif et il faut faire de l’accompagnement. Le préventif c’est aussi faire des réformes structurelles qui permettent d’éviter qu’il y ait autant de nos concitoyens qui demain soient dans une situation de précarité, c’est pour ça qu’on va investir de façon inédite en donnant des moyens d’accompagnement à Pôle Emploi et aussi on est en train de travailler au niveau d’une mobilisation territoriale dans lequel vous êtes beaucoup sollicités par les préfets, les conseils régionaux sur les sujets de garde d’enfants, les sujets de transport, de logement qui là aussi sont des barrières pour aller vers l’insertion.

Mais tout ça, tout ça, ça n’est compréhensible que si on a une approche territoriale affirmée parce que la situation est très différente. Je le disais, la dynamique d’accès à l’emploi est déjà différente et elle s’accroît plutôt avec la croissance, je veux dire par là qu’aujourd’hui on a des départements maintenant à 5-6 % de taux de chômage, on a des départements au plein emploi qui peinent à trouver des ressources. Alors on peine à trouver des ressources partout, le paradoxe c’est qu’on peine à trouver des ressources même dans les départements où il y a un taux de chômage très élevé. Il y a beaucoup d’offres d’emplois non-pourvues même dans les départements les plus en difficulté et c’est aussi à quoi s’attache à la fois le Plan d’investissement dans les compétences pour la barrière des compétences et à la fois la réforme de l’assurance-chômage.

Mais il est clair qu’on ne peut pas raisonner de la même façon quand on est dans une situation où on est à 5-6 % de chômage comme en Mayenne ou dans les Pyrénées orientales à 14,5 % de chômage, vous doublez à chaque fois pour les jeunes, et en outre-mer on est souvent à 20-25 % de taux de chômage, en doublant pour les jeunes. Donc évidemment les stratégies doivent être différenciées et c’est là où votre rôle d’acteurs sur le terrain est essentiel aussi. Moi ce qui me frappe c’est que je rencontre beaucoup d’entreprises, tout le temps, et beaucoup ne connaissent pas les structures de l’insertion, elles ne connaissent pas les entreprises adaptées, l’insertion par l’économique ; elles connaissent quand il y a quelqu’un aux RH qui connaît quelqu’un aux achats parfois, mais ce n’est pas intégré dans beaucoup de cas dans la stratégie d’entreprise.

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Il y a des exceptions heureusement mais on voit bien qu’il faut aussi marier les réseaux des entreprises et du monde de l’inclusion. Et c’est pour ça que je me réjouis particulièrement que dans votre assemblée il y ait des chefs d’entreprise, des responsables d’entreprise, des structures d’insertion, des structures de formation et des services publics et des collectivités locales parce qu’on a besoin d’être tous ensemble pour réussir. Chacun a un bout de la solution mais la solution elle n’existe que quand on a la construit ensemble sur le terrain et pour ça nous croyons beaucoup à l’implication des entrepreneurs. Ce n’est pas nouveau, beaucoup sont impliqués sur ces sujets mais nous pensons qu’il est temps, c’est le moment de changer l’échelle. C’est pour ça que le 17 juillet dernier le président de la République avait réuni les 100 plus grandes entreprises françaises en leur disant « qu’est-ce que vous pouvez faire de plus ? » Par exemple les jeunes des QPV (quartiers prioritaires de la ville) ils n’ont pas accès aux stages de 3ème à part dans leur rue parce qu’ils n’ont pas les réseaux.

Quand vous prenez les enfants du personnel de votre entreprise pourquoi vous ne prenez pas en même temps autant, un jeune à chaque fois qu’il y a un enfant du personnel prenez un jeune d’un quartier prioritaire de la ville. Plusieurs entreprises l’ont fait, il y a des résultats incroyables parce que non seulement cela offre un réseau à des jeunes qui ne l’ont pas, ça fait du brassage social et tout le monde en sort grandi. Autre exemple ! Sur l’apprentissage les jeunes des zones rurales, des quartiers prioritaires y ont moins accès que les autres à l’apprentissage.

Je ne reviens pas sur les exemples du handicap, enfin je, mais on a aussi le sujet des réfugiés, on a lancé le programme Hope avec le ministère de l’intérieur, Christophe CASTANER, on était il y a quelques jours dans un centre AFPA avec, sur une formation Hope, ce n’est pas la première que je vois, mais ce que je vois à chaque fois c’est que c’est sur des métiers en tension les réfugiés à qui on a donné le droit d’asile, qu’on a accueillis en France lorsqu’on leur permet de se former, en français et à un métier, on est à 80-90% d’embauches. Donc il y a maintenant des entreprises qui nous disent « Mais est-ce qu’on peut avoir un centre de réfugiés près de chez nous pour pouvoir avoir, trouver nos compétences ? » Ça fait partie de la palette, d’autres ça va être les détenus. On ne peut pas vouloir ne pas avoir de récidive et ne pas donner une chance de réinsertion à ceux qui sortent de prison.

Je pourrais multiplier les exemples mais dans l’appel du président il y avait l’idée qu’il n’y a pas de norme, on ne demande pas aux entreprises d’être sur tout mais que peut-être dans chaque entreprise il y a quelque chose qui résonne plus particulièrement parce qu’on a des besoins de compétences et puis parce qu’on est sur un territoire et puis parce que parfois on est plus sensible à tels ou tels causes ou domaines, pour telles ou telles raisons. Toutes les raisons sont bonnes, par contre on pense que les dispositifs publics tous seuls n’arriveront jamais à faire l’inclusion. Il faut être deux pour faire l’inclusion, l’inclusion ça veut dire être, s’inclure dans une communauté de travail, ça ne veut pas dire être inséré comme on peut, c’est être inclus et faire partie de la richesse, du capital humain de l’entreprise.

Alors pour cela on a convenu avec le président de la République d’aller une étape plus loin et il m’a confié avec 7 de mes collègues mais avec une coordination du ministère du travail qu’on puisse lancer des clubs partout sur le territoire. Et avec Jean-Marie MARX, avec Florence POIVEY et avec les préfets qui sont impliqués là-dessus et beaucoup de collectivités territoriales on est en train de créer des clubs qui s’appellent "La France, une chance,les entreprises s’engagent", hier on a inauguré le 55ème à Paris, il y en aura 70 d’ici à fin juillet c’est ça Jean-Marie ? Et on sera fin septembre partout. Et partout on voit au démarrage il y a 50, 100, 150 chefs d’entreprise qui sont là et qui sont prêts à s’impliquer sur une partie de ces sujets. La grande majeure partie d’entre eux ce sont des PME, des ETI, des TPE et puis aussi des filiales de grands groupes et on a aussi besoin d’eux pour aider à cette ingénierie collective.

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Et moi je crois à cet engagement, je crois qu’il y a beaucoup de force dans cet engagement et donc c’est une des manières aussi de progresser mais pour ça la dimension réseaux est essentiel, la dimension partage de bonnes pratiques pour accélérer les changements et c’est là que je voudrais remercier la DGEFP parce que le rôle de l’État, et on en est bien d’accord avec Bruno LUCAS, ce n’est pas simplement d’éditer des normes et de les contrôler –oui il y a des domaines où il faut des normes et les contrôler, je ne suis pas en train de nier cette foncttion-là –mais c’est aussi d’être un État développeur, un État animateur, un État facilitateur parce que l’État c’est le bien public, c’est le bien de tout le monde.

L’État n’est pas un corps parmi d’autres c’est le lieu où tout le monde, c’est ce qui supporte la nation et donc avec les collectivités territoriales, avec tous les organismes, les partenaires sociaux, les organismes d’insertion, de formation on a besoin de ces échanges. Je crois que c’est l’objet de vos journées et le plus intéressant c’est probablement les réseaux qui se créent donc utilisez à fond cette journée. Elle est faite pour vous, elle est faite pour élargir votre réseau et élargir le champ des expériences que vous connaissez pour vous donner plus d’appui pour le faire. Je terminerai par une conviction personnelle très forte qui sous-tend tout ça.

J’ai 40 ans d’expérience professionnelle, ça commence à faire un petit bail, j’ai commencé dans l’insertion, j’ai été dirigeante d’entreprise et je suis maintenant au gouvernement. Donc je connais le monde de l’insertion et des collectivités territoriales de terrain, je connais le monde de l’entreprise et je connais maintenant le monde politique. Et tout ceci n’a fait que me confirmer dans une conviction que j’avais à peu près quand j’étais jeune mais qui était une conviction maintenant, c’est une certitude née par l’expérience que j’ai envie de partager avec vous le social pour le social, tout seul, ça n’est pas durable, ça s’appelle la charité et c’est pas forcément durable ; l’économique pour l’économique, tout seul, ça tourne vite au financier et le financier n’est pas durable aussi parce qu’il crée des crises et de l’inégalité.

Moi je crois à une chose c’est quand on relie le social et l’économique, là on peut faire du développement économique et du progrès social, on peut faire de la croissance et de la justice sociale. C’est ma conviction, c’est ce qui m’anime tous les jours, c’est ce qui anime mon équipe, ce qui anime mes services aussi et je voudrais le partager avec vous parce qu’au fond si vous êtes là pour partager ces expériences, pour aller plus loin ensemble en partageant ces expériences eh bien c’est pour pouvoir aussi aider notre pays et nos concitoyens à articuler cette valeur, cette création de valeurs sociales, cette création de valeur économique. Elles ne s’opposent pas, elles convergent.

Et je terminerai par une citation d’ÉLUARD parce que voilà c’est, l’inspiration n’est pas toujours juste la voie du raisonnement, elle doit être une inspiration et j’ai trouvé cette phrase tout à l’heure que pour moi illustre bien votre journée « Il n’y a pas d’enthousiasme sans sagesse ni de sagesse sans générosité. »

Merci et merci pour tout ce que vous faites.


Crédits photos : Ministères sociaux/ DICOM/ Tristan Reynaud/ Sipa Press