Les principaux risques d’accidents du travail et les moyens de prévention

Liés aux conditions générales de travail, les risques professionnels font peser sur les salariés la menace d’une altération de leur santé qui peut se traduire par une maladie ou un accident.

Il appartient à l’employeur de supprimer ou de réduire ces risques afin d’assurer la sécurité des salariés et de protéger leur santé physique et mentale. Pour ce faire, il doit prendre les mesures appropriées et les mettre en œuvre conformément aux principes généraux de prévention énumérés par le code du travail.

Compte tenu de la nature de l’activité exercée, il doit ainsi évaluer les risques, consigner les résultats dans un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et mettre en œuvre des actions de prévention. Compte tenu de la spécificité de leur contrat de travail, il est également tenu de dresser la liste des postes de travail qui présentent des risques pour la santé et la sécurité des salariés qui sont sous contrat de travail à durée déterminée ou bien intérimaires.

Pour aller plus loin :
 

Si, hors risques routier, cinqgrands risques sont identifiés comme étant à l’origine de la plupart des accidents du travail en 2021, la gravité et la mortalité des accidents du travail se concentrent plus spécifiquement autour du risque routier, de la chute de hauteur, ou de risques tels que ceux liés à la manutention manuelle, aux machines, à l’électricité, à la chaleur.

Cette rubrique se concentre sur ces risques professionnels ayant des conséquences pouvant être particulièrement graves pour les travailleurs ainsi que sur les mesures et moyens de prévention pouvant être mis en œuvre par l’employeur.

Le risque routier professionnel

Le risque routier professionnel est un risque professionnel majeur : chaque année les accidents routiers professionnels (qu’ils soient de mission ou de trajet) constituent la première cause de mortalité au travail.

L’accident routier de mission est un accident de la route survenant à l’occasion d’un déplacement nécessaire à l’exécution du travail. L’accident routier de trajet est un accident de la route survenant au cours du trajet domicile-travail ou entre le lieu de travail et le lieu de restauration.

Le risque routier doit être pris en compte dans tous ses aspects : les risques liés à la circulation routière, les risques inhérents à l’état des véhicules (entretien, ergonomie) ou encore ceux liés aux capacités physiques demandées aux utilisateurs réguliers ou occasionnels des véhicules automobiles, conducteurs ou passagers (pénibilité, exposition aux bruits, à la pollution, opérations de chargement ou de déchargement…).

L’employeur doit prendre toutes les mesures qui garantiront le meilleur niveau de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs lors de leurs déplacements routiers, notamment en limitant les déplacements, en les organisant en amont, en instaurant des procédures (de communication notamment) de façon à éviter les distracteurs au volant, en choisissant des véhicules appropriés et en les entretenant, et en formant les salariés.

Pour aller plus loin :

Le risque de chute de hauteur

En 2021, les chutes de hauteur sont la troisième cause de mortalité au travail ainsi que d’incapacité permanente.

La chute de hauteur se caractérise par l’existence d’une dénivellation par opposition à la chute de plain-pied. Il s’agit des chutes subies par les personnes situées en élévation (toitures, élévateurs, escabeaux, marchepieds, etc…) ou en bordure d’une ouverture dans le sol (tranchées, fosses, etc.).

Les accidents de chute de hauteur sont majoritairement de trois natures :
 

  • Chute à travers un toit dont le matériau est fragile ;
  • Chute dans le vide sur les extérieurs ;
  • Chute dans un trou, d’une trémie ou d’une fenêtre ou encore dans un escalier.

Parmi les principales causes des chutes de hauteur, on relève :
 

  • L’absence de protections collectives (échafaudage, plateformes sans garde-corps etc.) ;
  • L’absence de protections individuelles (harnais antichute par exemple) ;
  • Un dispositif de protection défectueux ou mal utilisé (point d’ancrage non conforme par exemple).

Pour aller plus loin :

Les risques liés à la manutention manuelle

Le législateur désigne par le terme de manutention manuelle toute opération de transport ou de soutien d’une charge dont le levage, la pose, la poussée, le port ou le déplacement exige l’effort physique d’un ou plusieurs salariés. Les risques générés par la manutention manuelle sont importants et variés. Ils se traduisent le plus souvent par des contusions, plaies, écrasements, fractures, douleurs dorsales, déchirements musculaires etc. De plus, les surfaces anguleuses ou rugueuses, les chutes d’objets et les objets projetés sont parmi les principales causes de blessures, de lacérations ou de contusions pendant le travail de manutention manuelle.

La manutention manuelle est à l’origine de 50 % des accidents du travail.

L’employeur doit analyser la charge physique de travail à laquelle sont soumis les salariés de son entreprise (cf. ED 6161 de l’INRS) et prendre des mesures pour réduire cette charge, notamment en limitant les manutentions manuelles, en les mécanisant ou en mettant des aides à la manutention à la disposition des salariés.

Pour en savoir plus :

Le risque « machines »

Les machines sont des équipements de travail motorisés, constitués d’un système d’entrainement, de pièces et d’organes liés entre eux dont au moins un est mobile. De ce fait, les machines sont complexes et susceptibles de générer des risques graves pour la sécurité des travailleurs qui les utilisent, en particulier en cas de défauts de conformité dans la conception ou de manquement concernant leur maintenance.

En tant que produits mis sur le marché européen, elles font l’objet d’une législation européenne d’harmonisation qui prévoit des exigences de conception s’imposant aux fabricants (directive 2006-42-CE). Elles font également l’objet de règles d’utilisation issues de la directive 2009-104 CE, notamment une obligation de maintien en état de conformité incombant aux employeurs.

Pour en savoir plus :

Le risque électrique

Le risque électrique comprend principalement des risques d’électrisation (passage d’un courant électrique dans le corps, provoquant des blessures plus ou moins graves), d’électrocution (passage d’électricité dans le corps provoquant le décès) et de brûlure. Ces risques ont pour origines des contacts directs ou indirects et des arcs électriques lors de l’utilisation ou de travaux d’ordre électrique réalisés sur les installations électriques. Le risque électrique est également présent lors de la réalisation de travaux non électriques dans l’environnement d’ouvrages de transport et de distribution électrique. Ce risque engendre une dizaine de décès par an.

Le risque électrique est encadré par un ensemble de règles du code du travail qui se déclinent en trois grands volets :
 

  • La conception des installations électriques dans les lieux de travail destinés à recevoir des travailleurs qui relève de la responsabilité des maîtres d’ouvrage ;
  • L’utilisation des installations électriques, domaine pour lequel des règles de prévention contre le risque de choc électrique sont applicables aux employeurs ; l’obligation de vérification initiale et périodique des installations électriques est un élément important du dispositif de prévention ;
  • Des règles encadrant les opérations réalisées au voisinage ou sur les installations électriques applicables aux entreprises intervenant sur ces installations. L’obligation de formation et d’habilitation des travailleurs effectuant des travaux électriques ou à proximité des installations électriques permet la mise en œuvre des modes opératoires et mesures de prévention définies dans les normes.

Ce dispositif réglementaire relatif aux installations électriques est complété par des règles spécifiques de prévention du risque électrique lorsque des travaux non électriques (travaux agricoles, travaux du BTP, etc. ) effectués dans l’environnement d’ouvrages de transport ou de distribution électriques aériens ou souterrains.

Pour en savoir plus :

Le risque en lien avec la chaleur

Le travail à la chaleur est à l’origine de risques pour la santé des travailleurs et augmente le risque d’accidents du travail.

Des mesures de prévention doivent être mises en place par l’employeur, et des gestes et mesures de précaution doivent être adoptés pour réduire les conséquences de la chaleur sur la santé des travailleurs.

Pour en savoir plus :